Les havelis d’Alsisar

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Alsisar, un village du Shekawati (Rajhastan), autrefois une étape sur la route de la soie, une localité de riches marchands qui se sont fait construire de splendides maisons, qu’on appelle havelis, peintes dehors comme dedans. Aujourd’hui le village est dépeuplé, les commerçants partis à Dehli ou Bombay, les palais subsistent et l’on visite à pied dans les ruelles de terre battue ce pays endormi qui vit à l’ombre de ses havelis décrépis.

 

IMG_5076.JPGCes grandes demeures de plan quadrilatère de la fin du XVIIIe siècle (à en croire notre guide) abritent une vaste cour intérieure, bordée de portiques qui parfois tiennent lieu de corridors. Les arcatures polylobées et ornementées nous rappellent que ces patios sont indiens ; mais le plan n’est pas si éloigné des palais florentins du XVe siècle. D’étroits escaliers à hautes marches nous permettent d’accéder à l’étage, puis au toit-terrasse qui révèle des vues imprenables sur les toitures de l’ensemble du village. Autour le paysage désertique.Les havelis se caractérisent par leurs revêtements de peintures murales qui recouvrent les façades sur rue ou sur cour et les intérieurs du sol au plafond compris.

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Sortir de la Villa Indra (un ancien haveli transformée en hôtel) et se promener dans Alsisar est une expérience inouïe, l’expérience d’un autre temps. Certains havelis sont absolument vides et leur propriétaire y séjourne quelques jours par année ; d’autres sont occupés par des familles qui ont compartimenté les espaces, comme cela s’était fait dans les palais de la Medina de Fes ou de Marrakech. Ces palais fanés font toutefois l’objet d’attention et de riches Indiens commencent à imaginer les sortir de leur sommeil pour les transformer en hôtels. Mais il serait dommage toutefois que l’entier des demeures du village, à Alsisar comme dans d’autres localités du Shekawati, se mue en hôtels.

 

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Cet homme nous fut envoyé par le ciel pour rénover l’architecture égarée depuis des siècles

Dave Lüthi et Gaëtan Cassina éditent aux Etudes de Lettres de l’Université de Lausanne un recueil d’articles intitulé La profession d’architecte en Suisse romande (XVIe-XXe siècle). Ce recueil comporte plusieurs contributions d’Isabelle Brunier, Carl Magnusson, Christine Amsler,  Sachiko Mikami, David Ripoll, Dave Lüthi, Nadja Maillard. En espérant vous mettre l’eau à la bouche, je vous livre un aperçu de ma prose intitulé « Cet homme qui nous fut envoyé par le ciel pour rénover l’architecture égarée depuis des siècles » Relecture de quelques cas genevois!

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Les cottages du Rajhastan

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L’architecture sans architectes survit dans mille régions du monde. Architecture simple, élémentaire, évidente, elle impose au spectateur qui s’attarde à l’observer, en marge des palais de maharajahs, ses qualités primordiales. Elle allie la forme à la fonction selon les meilleurs principes fonctionalistes et s’intègre au paysage du désert du Thar sans problèmes. Les « cottages » se succèdent les uns aux autres, méconnus et sousestimés, mais véritable patrimoine de terre.

Souvent les femmes construisent les maisons et les décorent. La technologie de la terre crue sur armature de branchages avec couverture de branches ou de chaume est d’une extrême simplicité. A la portée de chaque paysan et de chaque paysanne. L’unité d’habitation consiste en une case de plan circulaire souvent, ovoïde parfois. Chaque unité abrite famille ou bestiaux. Dans un pays où le terrain vaut peu, on accroît le nombre d’unités au gré de l’agrandissement de la famille. Ainsi se constituent des domaines, articulés autour d’une cour en terre battue, soigneusement balayée, et entourée d’un mur d’enceinte, qui comprennent un nombre variable de cases.

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Cette architecture vernaculaire, comme déjà l’avait prônée Bernard Rudowsky dans la mémorable exposition du MOMA de 1964, Architecture without architects, a short introduction to non-pedigreed architecture, donne à réfléchir sur nos usages civilisés et nos logements architecturés. De cette rêverie, et si l’on prend en compte le souci de développement durable, l’habitat cultivé et ses raffinements, dans lequel nous vivons, n’en sort pas toujours grandi!

 

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Relire Marx … et méditer

“Les possesseurs de capital stimuleront la classe ouvrière à acheter de plus en plus de biens coûteux, des maisons, de la technologie, la poussant à contracter des crédits de plus en plus importants, jusqu’à ce que leur dette devienne insupportable. La dette impayée conduira à la banqueroute des banques qui seront nationalisées et l’Etat devra prendre le chemin qui finira par le conduire au communisme. » (Karl Marx, Le Capital, 1867)

Le théâtre de Nouveau Gourna en danger

La mission internationale organisée par l’Association Save the heritage of Hassan Fathy sur place à Nouveau Gourna du 22 au 27 janvier et a constaté de nombreux problèmes préoccupants en plusieurs endroits du village. Elle est cependant particulièrement catastrophée du chantier de construction de deux bâtiments administratifs, entrepris tout récemment au dos du magnifique théâtre de Hassan Fathy. Qu’un tel chantier ait pu être entrepris alors que l’Association est créée depuis une année et bénéficie du soutien de Madame Moubarak est tout simplement consternant.

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Nouveau Gourna HELP

Le village de Nouveau Gourna (rive ouest de Louxor) est considéré comme un Patrimoine de l’Humanité quand bien même il ne figure pas encore sur les listes de l’UNESCO. La mission de Save the Heritage of Hassan Fathy qui s’est rendue sur place du 22 au 27 janvier 2009 a constaté que ce patrimoine est au bord de la ruine. Pire un chantier pour deux bâtiment administratifs vient de commencer sur l’esplanade des fêtes située à l’arrière du magnifique théâtre de Hassan Fathy, quant à lui encore en bon état de conservation. Il faut absolument STOPPER ces constructions qui vont irrémédiablement durcir la situation de non retour. Adhérez à Save the heritage of Hassan Fathy (www.fathyheritage.com) et au groupe de Facebook.com Save Gourna!

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La mission de la dernière chance pour sauver Nouveau Gourna

L’association internationale Save the heritage of Hassan Fathy qui s’est constituée à Genève le 28 février 2008 organise la mission de la dernière chance pour sauver le Nouveau Gourna de Hassan Fathy. Ce village qui est l’oeuvre majeure de l’architecte célébré internationalement et récompensé par plusieurs prix internationaux dont le Grand Prix de la Fondation Aga Khan est en ruines. Quand bien même il a servi de modèle au monde entier, des Amériques à l’Afrique subsaharienne, en passant par l’Asie, il est actuellement dans un état de dégradation avancée. La mission de la dernière chance est entièrement bénévole et l’Association Save the heritage of Hassan Fathy espère réussir à mettre en route un processus de réflexion quant au réusage et à la restauration du village. Tout sponsoring est bienvenu.

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