“Les possesseurs de capital stimuleront la classe ouvrière à acheter de plus en plus de biens coûteux, des maisons, de la technologie, la poussant à contracter des crédits de plus en plus importants, jusqu’à ce que leur dette devienne insupportable. La dette impayée conduira à la banqueroute des banques qui seront nationalisées et l’Etat devra prendre le chemin qui finira par le conduire au communisme. » (Karl Marx, Le Capital, 1867)
13 réflexions sur « Relire Marx … et méditer »
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après ils osent dire que Marx est obsolète….
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S’agit pas seulement de « copier/coller » ce que l’on recoit pas e mail ou ce qu on lit sur le web, il faut aussi vérifier.
Marx n’a jamais écrit cette citation.
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Je vous la donne en anglais. Ma traduction est peut-être approximative en effet … et, en bonne historienne, je vais essayer de trouver la référence précise. En attendant, voici: “Owners of Capital will stimulate the working class to buy more and more expensive goods, houses and technology, pushing them to take more and more expensive credits until the debt become unbearable. The unpaid debt will lead to the bankruptcy of banks which will have to be nationalized, and the State will have to take the road which will eventually lead to Communism.” Karl Marx, 1867
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Marx n’a jamais écrit cela.
Le seul écrit de Marx publié en 1867 est le Capital.
Il se trouve ici en ligne, et votre citation n’y figure pas :
http://www.marxists.org/archive/marx/works/1867-c1/
Relire Marx, oui, mais alors d’abord le lire et ne pas se contenter de citer une phrase qui n’est pas de Marx, obtenue par Google, sans aucune référence, ce qui est étonnant tout de même de la part d’une historienne.
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Alors en effet je trouve ceci qui est tiré du « Capital » et qui en substance fait le même procès aux banques et au système capitaliste. Mais je continue de chercher, car, moi aussi je me méfie du Web comme de la peste …
« Dans un système de production où tout l’édifice complexe du procès de reproduction repose sur le crédit, si le crédit cesse brusquement et que seuls aient cours les paiements en espèces, on voit bien qu’une crise doit alors se produire, une ruée sur les moyens de paiements. A première vue donc, toute la crise se présente comme une simple crise de crédit et d’argent. Et, en fait,il ne s’agit que, de la convertibilité des effets de commerce en argent.
Mais dans leur majorité, ces traites représentent, des ventes et des achats réels, dont le volume dépasse de loin les besoins de la société, ce qui est en définitive à la base de toute crise. Mais parallèlement,une quantité énorme de ces effets ne représentent que des affaires spéculatives qui venant à la lumière du jour y crèvent comme des bulles; ou encore ce sont des spéculations menées avec le capital d’ autrui, mais qui ont mal tourné; enfin des capitaux marchandises qui sont dépréciés ou même totalement invendables, ou des rentrées d’ argent qui ne peuvent plus avoir lieu. Tout ce système artificiel d’ extension forcée du procès de reproduction ne saurait naturellement être remis sur pied parce qu’une banque, par exemple la Banque d’Angleterre, s’ avise alors de donner à tous les spéculateurs, en papier-monnaie émis par elle, le capital qui leur manque, d’acheter à leur ancienne valeur nominale la totalité des marchandises dépréciées. Du reste, tout ici est à l’envers, car dans ce monde de papier n’ apparaissent nulle part le prix réel et ses éléments concrets: il n’est question que de lingots, d’espèces métalliques, billets de banque, d’ effet de commerce, de titres. C’est surtout dans les centres, comme Londres, où se concentrent toutes les manipulations financières de la nation que ce manifeste ce renversement des notions: toute l’affaire devient incompréhensible; elle l’est déjà moins dans les centres de production. » (K. Marx , Le Capital T III chap XXX. ed. Moscou)
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dabords Marx a écrit en allemand c’est pour cela que les versions changent
chercher peut-être sous : Karl Marx, 1867
sans le reste …de la citation
j’ai pas le temps de relire tout le capital
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C’est en effet dans le chapître 3 du capital qu’on trouve quelque passage prophétique sur le crédit est les crises.
« Si le crédit est le levier principal de la surproduction et de la spéculation à l’excès, il en est ainsi parce que le procès de reproduction, naturellement très élastique, est forcé à l’extrême, ce qui est dû à ce que une grande partie du capital social est appliquée par des individus qui n’en sont pas propriétaires et qui s’en servent avec bien moins de prudence que les capitalistes produisant avec leurs propres capitaux. Les entraves et les limites immanentes que la mise en valeur du capital oppose à la production dans la société capitaliste, sont donc continuellement brisées par l’organisation du crédit, qui accélère le développement matériel des forces productives et la création du marché mondial, base matérielle de l’avènement de la nouvelle forme de production. La dissolution de l’ancienne forme est d’autre part activée par les crises, dont le crédit accentue la fréquence.
Le crédit a donc ce double caractère d’être, d’une part, le pivot de la production capitaliste, le facteur qui transforme en un colossal jeu de spéculation l’enrichissement par le travail d’autrui et qui ramène à un nombre de plus en plus restreint ceux qui exploitent la richesse nationale ; d’être, d’autre part, un agent préparant la transition de la production actuelle à une forme nouvelle. C’est ce double aspect qui fait des prêcheurs du crédit, depuis Law jusque Isaac Pereire, à la fois des charlatans et des prophètes. »
Marx, Capital Livre III, ch. XXVII
« Lorsque le procès de reproduction est engagé dans la phase de prospérité qui précède la période d’expansion à l’excès, le crédit commercial arrive à un très grand développement, qui est alors la base « saine » d’une reconstitution régulière du capital et d’une extension de la production ; le taux de l’intérêt, bien qu’au-dessus du minimum, continue à être réduit. C’est la seule période où l’on puisse dire qu’un taux réduit de l’intérêt et une abondance relative de capital empruntable correspondent à un accroissement réel du capital industriel. La reconstitution facile et régulière du capital allant de pair avec l’extension du crédit commercial assure alors, malgré l’accroissement de la demande, une offre suffisante de capital empruntable et empêche la hausse du taux de l’intérêt; ce résultat est d’autant plus certain que c’est seulement à partir de ce moment que s’accentuent les opérations de ceux qui travaillent sans capital de réserve et même sans capital, et basent toutes leurs affaires sur le crédit. Alors aussi se développe le capital fixe sous toutes ses formes et naissent les grandes entreprises dans tous les domaines. Mais bientôt l’intérêt s’élève au-dessus de son taux moyen et il atteint son niveau le plus élevé au moment où, la crise éclatant, le crédit est coupé brusquement, les paiements suspendus et le procès de reproduction paralysé. »
Marx, Capital Livre III, ch. XXX
Pour la citation ci-dessus, j’ai également du mal à croire qu’elle soit de Marx, ce n’est pas le sytle du Capital, même en traduction: Marx n’aurait pas parler de technologie et de banqueroute. En plus c’est trop limpide pour être du Marx 😉 ;-).
De plus le capital fait assez peut référence au rôle de l’Etat: la réflexion de Marx tourne essentiellement autour des entreprises capitalistes, de la production de marchandise, et des rapports sociaux au sein de l’organisation capitaliste.
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Ça fait plaisir de vous revoir en photo!
Je n’ai pas lu Marx, aussi il ne m’importe pas de savoir si cette citation est de lui ou pas. En tout cas, elle paraît tellement juste en ces temps qui courent, que par ce simple fait, je trouve intéressant qu’elle donne lieu à autant de réflexions.
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Est-ce vraiment de Marx ???
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Est ce vraiment un passage écrit par Marx ????
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« Centralisation du crédit entre les mains de l’Etat, au moyen d’une banque nationale, dont le capital appartiendra à l’Etat et qui jouira d’un monopole exclusif. »
K. Marx.
Eh oui. C’est le seul à avoir analysé et compris le fonctionnement du capitalisme. Lisez-le et vous comprendrez plus de choses pour maintenant et pour l’avenir.
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« Il suffit de mentionner les crises commerciales qui, par leur retour périodique, menacent de plus en plus l’existence de la société bourgeoise. Chaque crise détruit régulièrement non seulement une masse de produits déjà créés, mais encore une grande partie des forces productives déjà existantes elles-mêmes. Une épidémie qui, à toute autre époque, eût semblé une absurdité, s’abat sur la société, – l’épidémie de la surproduction. La société se trouve subitement ramenée à un état de barbarie momentanée; on dirait qu’une famine, une guerre d’extermination lui ont coupé tous ses moyens de subsistance; l’industrie et le commerce semblent anéantis. Et pourquoi ? Parce que la société a trop de civilisation, trop de moyens de subsistance, trop d’industrie, trop de commerce. Les forces productives dont elle dispose ne favorisent plus le régime de la propriété bourgeoise; au contraire, elles sont devenues trop puissantes pour ce régime qui alors leur fait obstacle; et toutes les fois que les forces productives sociales triomphent de cet obstacle, elles précipitent dans le désordre la société bourgeoise tout entière et menacent l’existence de la propriété bourgeoise. Le système bourgeois est devenu trop étroit pour contenir les richesses créées dans son sein. – Comment la bourgeoisie surmonte-t-elle ces crises ? D’un côté, en détruisant par la violence une masse de forces productives; de l’autre, en conquérant de nouveaux marchés et en exploitant plus à fond les anciens. A quoi cela aboutit-il ? A préparer des crises plus générales et plus formidables et à diminuer les moyens de les prévenir. »
Idem.
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Une remarque d’abord sur la question de Marx « qui a écrit en allemand ». C’est relativement inexact pour le Capital justement dont Marx a entièrement retravaillé la traduction et y compris réécrit des parties entières directement en français (qu’il maîtrisait à la perfection!). Ce qui lui permet d’écrire dans l’Avis au lecteur(1875) « …cette édition française (…) possède une valeur scientifique indépendante de l’original et doit être consultée, même par les lecteurs familiers avec la langue allemande ». (Le Capital, Livre premier, T. I, Ed. Sociales Paris 1950, p. 47). Pour la question de la citation elle-même, je me permettrai d’y revenir tout prochainement. Bien cordialement à tous, Marc Zimmerwald
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