
L’architecture sans architectes survit dans mille régions du monde. Architecture simple, élémentaire, évidente, elle impose au spectateur qui s’attarde à l’observer, en marge des palais de maharajahs, ses qualités primordiales. Elle allie la forme à la fonction selon les meilleurs principes fonctionalistes et s’intègre au paysage du désert du Thar sans problèmes. Les « cottages » se succèdent les uns aux autres, méconnus et sousestimés, mais véritable patrimoine de terre.
Souvent les femmes construisent les maisons et les décorent. La technologie de la terre crue sur armature de branchages avec couverture de branches ou de chaume est d’une extrême simplicité. A la portée de chaque paysan et de chaque paysanne. L’unité d’habitation consiste en une case de plan circulaire souvent, ovoïde parfois. Chaque unité abrite famille ou bestiaux. Dans un pays où le terrain vaut peu, on accroît le nombre d’unités au gré de l’agrandissement de la famille. Ainsi se constituent des domaines, articulés autour d’une cour en terre battue, soigneusement balayée, et entourée d’un mur d’enceinte, qui comprennent un nombre variable de cases.

Cette architecture vernaculaire, comme déjà l’avait prônée Bernard Rudowsky dans la mémorable exposition du MOMA de 1964, Architecture without architects, a short introduction to non-pedigreed architecture, donne à réfléchir sur nos usages civilisés et nos logements architecturés. De cette rêverie, et si l’on prend en compte le souci de développement durable, l’habitat cultivé et ses raffinements, dans lequel nous vivons, n’en sort pas toujours grandi!
