Le colloque du réseau RANN (Réseau Art Nouveau Network) se tenait il y a une semaine à Riga, capitale européenne de la culture en 2014 et classée au Patrimoine mondial depuis 1999 pour son important patrimoine d’immeubles Art Nouveau. Avec enthousiasme l’architecte et historien des monuments Janis Krastins devait faire les honneurs de sa ville aux congressistes émerveillés de voir une telle concentration d’immeubles plus exceptionnels les uns que les autres.
Nombreux sont les immeubles Fin de Siècle dans la périphérie de Riga, ville qui a connu sa démolition des fortifications avant Vienne, comme beaucoup d’autres villes européennes. Ces immeubles se dressent dans un tissu urbain encore relâché, qui en fait toute la poésie et toute la beauté. Le ciel, le soleil, la lumière inondent les grandes artères où circulent de vieux trams bleus (et quelques nouveaux trams aussi) …
Sur l’horizon bas de cette remarquable ville hanséatique, le capitalisme aveugle n’a pas encore fait main basse. Quand bien même quelques chantiers vertigineux avec leur quota de centres commerciaux et immeubles administratifs se profilent au centre de la rive droite. Des maisons de bois de la première moitié du XIXe siècle s’entremêlent encore à ce tissu urbain et en font tout le charme duquel jaillissent les hauts gabarits de l’insigne patrimoine Art Nouveau déclaré patrimoine universel. Pour combien de temps encore … ?
Entre Romantisme National et Art Nouveau, les architectes ont inventés d’incroyables immeubles de rapport, toujours très habités aujourd’hui, sans forcément avoir été gentrifiés. Le patrimoine Art Nouveau fait encore à Riga partie de l’ordinaire de la ville … mais jusqu’à quand?