25 ans de Maison Tavel

Depuis 25 ans l’historien de l’art Livio Fornara, qui est entré au « Vieux Genève » en 1978, est aux commandes de la Maison Tavel. Patiemment, discrètement mais efficacement, Livio a poursuivi un remarquable travail de valorisation de la Collection iconographique genevoise, dont il a longtemps tenu les rennes. Au fil des expositions présentées dans la grande salle souterraine, les Genevois et les étrangers ont pu se familiariser avec l’histoire genevoise et voir se bâtir et se transformer les différents quartiers de la cité.

Entré au Musée du « Vieux Genève » comme assistant conservateur d’Albert Huber, Livio Fornara a participé à la complexe « réhabilitation à des fins de musée de la Maison Tavel, la plus ancienne maison de Genève (voir Gérard Deuber: La Maison Tavel au Moyen Age : une résidence aristocratique à Genève, XIII-XVIe siècle), restaurée selon les règles de l’art des années ’80, fouillée par le Bureau d’archéologie cantonal, alors piloté par Charles Bonnet, restaurée et rénovée par Antoine Galeras, l' »architecte des monuments historiques » de la Genève de cette époque et Théo-Antoine Hermanès, patron du Créphart, restaurateur de peintures murales dont les Genevois n’ont toujours pas célébré le travail à sa juste valeur.

Depuis l’ouverture de la grande salle souterraine de la Maison Tavel en automne 1986 Livio Fornara a organisé quarante expositions plus intéressantes les unes que les autres, que je ne peux pas toutes nommer. Certaines ont été l’occasion de publier d’importants catalogues et de montrer au public les richesses des fonds d’archives de la collection iconographique genevoise. Ainsi la salle s’inaugura-t-elle avec l’importante exposition en l’honneur du bicentenaire de la naissance du Général Dufour (Guillaume-Henri Dufour, l’homme, l’œuvre, la légende, 5 septembre 1987 – 13 mars 1988, avec un solide catalogue et la collaboration de Jean-Marie Marquis),

 

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puis Les promenades publiques à Genève, 30 avril – 31 octobre 1993, Voltaire chez lui : Genève et Ferney, 16 juin – 30 décembre 1994, accompagnée d’un ouvrage scientifique dans le cadre du tricentenaire de la naissance de Voltaire, Jacques-Barthélemy Micheli du Crest (1690-1766), 1er novembre 1995 – 29 février 1996, avec catalogue, Genève 1819-1824, trois concours pour un musée, 27 mai – 3 octobre 1999, Le portique de la cathédrale Saint-Pierre, un grand chantier à Genève au milieu du XVIIIe siècle, 15 mai – 28 septembre 2003,  L’ingénieur Nicolas Céard (1745-1821) et la route du Simplon, 1er décembre – 4 mars 2007. A chaque occasion il a su établir des collaborations avec les chercheurs et les historiens de la cité, ponctuant beaucoup d’événements d’une recherche inédite.

D’autres expositions proposées par Fornara se sont appuyées sur l’inestimable fonds photographique de la Collection iconographique genevoise, comme les Quartiers de mémoire, ou les Familles d’image, des feuilletons photographiques, au cours desquels les amoureux de Genève ont retrouvé, avec émotion parfois, les traces de cette Genève qui grandit et qui change.

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Toutes ces belles escapades et tout ce discret labeur se sont faits sans bruit, loin du vacarme médiatique vide de sens qui fait le siège aujourd’hui.

 

 

Une réflexion sur « 25 ans de Maison Tavel »

  1. Bravo à Madame el Wakil de rappeler le travail fourni et les belles expositions organisées jusqu’alors!
    Les Genevois et les Savoyards sont très reconnaissants de pouvoir s’informer et s’enrichir à propos de leur ville et de son passé, grâce à leurs musées. C’est toujours avec bonheur que l’on entre dans nos musées pour y découvrir notre passé. Je m’étonne que si peu de Genevois se mobilisent pour conserver cette qualité et laissent faire une équipe qui met à la direction un Normand, qui ne sait pas grand chose de Genève, et veut prétentieusement tout réformer, critiquant le magnifique travail accompli précédemment. Serait-il le bras animé des autorités? J’avoue avoir beaucoup de peine à comprendre ce qui se passe dans les arcanes des décideurs pour nos musées, cependant je perçois une intention tournée vers un but précis, mais lequel?
    Par ailleurs, j’ai tout lieu de craindre les futures animations que l’on nous prédit pour nous attirer dans des lieux que nous fréquentons de toute façon avec bonheur.

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