Nouveau Gourna enfin sur le chemin de la réhabilitation

Ils étaient nombreux ceux qui nous ont souhaité bonne chance, ceux qui n’y croyaient pas, ceux qui avaient essayé en vain et plus tôt de sauver d’une ruine certaine le village-modèle de Nouveau Gourna, construit entre 1946 et 1948 par Hassan Fathy sur la rive ouest de Louxor. Le village de toutes les malédictions, noyé par les malveillants, abandonné par le gouvernement de Nasser, incompris des habitants, ridiculisé par les pro-moderne et pro-technologie lourde; un village ensuite squatté, occupé, maltraité, l’école des garçons et la salle des fêtes détruites et remplacées par des bâtiments quelconques, des maisons reconstruites … Avoir raison seul et trop tôt n’est jamais bon: Hassan Fathy ne devait bénéficier d’une vraie reconnaissance nationale et internationale qu’une trentaine d’années plus tard.

« J’ai donc le plaisir de vous informer que le Centre du patrimoine mondial a réussi à mobiliser des fonds pour le lancement d’un projet de grande envergure, de sauvegarde du Village de New Gourna et de mise en valeur de l’œuvre architecturale de Hassan Fathy. »

La semaine dernière Monsieur Francesco Bandarin, Directeur du Centre du Patrimoine mondial de l’UNESCO vient en ces termes d’annoncer à l’Association Save the heritage of Hassan Fathy, créée en 2008 pour sauver le village de Nouveau Gourna, ainsi qu’à CraTerre (Laboratoire de recherche sur l’architecture de terre attaché à l’Ecole d’architecture de Grenoble) qu’un important financement a été trouvé et que des travaux de réhabilitation échelonnées sur trois ans vont bientôt commencer. Voilà qui récompense de tous les efforts, toutes les correspondances (demeurées parfois sans réponse), tous les écrits et tous les manifestes, les pétitions, les colloques et les missions exploratoires engagées sur place. Mais encore beaucoup de chemin reste à faire avec toutefois l’appui des plus hautes instances patrimoniales planétaires.

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Que, dans un monde à court de ressources et à bout de souffle, l’importance de cette réalisation pionnière et porteuse d’avenir soit enfin reconnue à sa juste valeur et que l’on consente à la réhabiliter au titre de vision d’un possible architectural plus adapté et plus équitable, nous réjouit. Un peu plus de vingt ans après la disparition de Hassan Fathy, demeuré inconsolé de l’état d’abandon dans lequel avait injustement sombré son chef d’oeuvre incompris, nous espérons que Nouveau Gourna retrouvera sa splendeur célébrée par tant de revues d’architecture mais surtout son rayonnement de modèle propre à répondre à la misère des plus démunis de par le monde.

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