L’audit des Musées d’art et d’histoire

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Une nouvelle comme une bombe dans la petite Genève ce vendredi matin: Cäsar Menz, directeur des Musées d’art et d’histoire depuis une quinzaine d’années, quitte ses fonctions avec effet immédiat. Cette démission est provoquée par les conclusions d’un audit qui viennent d’être publiées (mais où du reste?). Un audit sur lequel nous ne pouvons pas nous prononcer pour l’heure, faute de le connaître. Seuls les extraits publiés et répétés par les journalistes sont pour l’instant connus.

C’est le procédé et la manière d’agir qui sont profondément choquants, quels que puissent être les griefs à l’encontre de Cäsar Menz. Qu’un notable, un responsable d’une importante institution culturelle, à une année de prendre sa retraite, soit contraint à s’enfuir par « la petite porte », ainsi que le relatait le TJ du soir-même, en dit long sur les violences auxquelles sont soumises les institutions, même (ou surtout) à Genève! Ne pouvait-on pas attendre les quelques mois qui séparaient le directeur de son départ naturel? Fallait-il un scandale de plus dans le domaine de la culture genevoise, lesquels scandales discréditent bien davantage ceux qui les ourdissent que ceux qui les subissent? Enfin, quelle est la véritable légitimité des auditeurs?

Le peu de choses qui transparaissent dans la presse relativement à la critique de l’institution muséale elle-même et du « modèle muséal encyclopédique », «à des années lumière des acquis de l’Histoire culturelle telle qu’on la pratique aujourd’hui», sont ce sur quoi on devrait profondément réfléchir en effet. Faut-il partout emboîter le pas aux phénomènes de mode qui font perdre aux institutions tout zeste d’originalité et retrouver le même musée bling bling  et racolleur dans toutes les capitales et dans toutes les villes de provinces … ainsi qu’à Genève? Les musées doivent-ils avant tout faire du chiffre plutôt que de la qualité? Tout comme les universitaires, qui, depuis l’impact factor sont pesés au poids, plutôt qu’à l’intelligence de leurs publications?

D’ailleurs le modèle muséal encyclopédique a-t-il vraiment vécu et dans ce cas comment qualifier les méga-musées du monde comme le Louvre, le Victoria and Albert, l’Ermitage, le Metropolitan Museum of Art? Pour mémoire, le MET (New York) comprend les département suivants: Arts décoratifs américains, Peinture et sculpture américaines, Art du Proche-Orient ancien, Armes et armures, Arts d’Afrique, d’Océanie et des Amériques, Peinture asiatique, les Cloisters pour l’art médiéval, l’Institut du costume, Dessins et estampes, Art égyptien, Peinture européenne (XIIe -XIXe s.), Sculpture européenne et Arts décoratifs, Art grec et roman, Art islamique, Collection Robert Lehmann, Collections de livres, Collections d’instruments de musique, Centre textile Antonio Ratti, Art moderne, Photographies.

Oyez, oyez, Messieurs de Genève, qui commanditez des audits, tels pourraient être bien pris qui croyaient prendre! A quand l’audit des auditeurs et de leurs commanditaires!

3 réflexions sur « L’audit des Musées d’art et d’histoire »

  1. C’est tout de même épatant comme Genève est tétanisée! Pas le moindre commentaire public à ce jour … sur ce sujet.

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  2. Cette nuit, mes enfant se sont réveillées en hurlant. Elles avaient rêvé que le Mugny s’était introduit dans l’appartement, qu’il procédait à l’audit de leur chambre à coucher…
    Quelqu’un a-t-il retrouvé le Mugny? Certains disent que c’est le pendant genevois du Monstre du Lochness!

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  3. Vous avez raison, chère Madame. Genève est tétanisée, enfin, pas complètement – ce sont les milieux politiques qui sont tétanisés. MM. Mugny et Drahusak, léninistes dans l’âme, poursuivent leur oeuvre de destruction dans l’impunité la plus totale. Le scénario est familier : pour des raisons de haine sociale ou de rage due à une absence de servilité, ils décident de couper une tête. L’agitation est promue à l’intérieur d’une institution, le déversement des frustrations et des aigreurs est encouragé par le biais d’un audit, puis une forte audience est assurée à cet audit forcément ravageur et empreint de subjectivité. Résultat : il est désormais facile de se débarrasser du directeur qui ne fait pas la carpette. C’est ainsi que Genève perd un excellent directeur du Grand Théâtre, qui nous a offert des saisons mémorables et qui a fait rayonner au loin la réputation artistique de Genève. On prive le Musée d’art et d’histoire d’un directeur qui certes a des défauts, mais qui a développé une politique active et qui ne méritait pas une telle mise au pilori. Une maison entière est traînée dans la boue – tout son travail est démoli, comme cela avait été le cas dans notre opéra. Qui mettra-t-on à la place ? une personnalité brave, servile et sans relief, comme on l’a fait à la Bibliothèque de Genève et plus récemment au MEG ?
    Les pires, dans cette affaire, sont les membres du Parti écologiste, qui n’ont pas eu le courage de renvoyer M. Mugny chez lui à la fin de sa première législature, malgré les dégâts déjà commis, et qui maintenant continuent à le laisser sévir, lui et son porte-flingue auto proclamé. M. Drahusak directeur du Musée par interim ? c’est une mauvaise blague ! Les membres du Conseil administratif ne sont pas plus courageux. La classe politique genevoise est d’une mollesse ou d’un aveuglement consternants. L’entreprise de démolition se poursuit, et la culture genevoise sera bientôt réduite aux fêtes de quartier.

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