Forum de la culture du bâti

Le Forum de la culture du bâti organisé par l’Office fédéral de la culture, Section Culture du bâti, a eu lieu à Berne le 24 novembre dernier (programme complet disponible ici). J’ai eu de plaisir de participer, en tant que représentante de S.O.S. Patrimoine CEG Contre l’Enlaidissement de Genève, au Podium

« Baukultur-Transfer: Wirkt die Politik des Bundes in die Gesellschaft?
Diffusion de la culture du bâti : la politique de la Confédération a-t-elle un impact sur la société ?
»

aux côtés de Beat Aeberhard (Kantonsbaumeister Basel-Stadt), Andrea Wiegelmann (Architektur Forum Ostschweiz) et Susanne Zenker (SBB Immobilien, Leiterin Development).

Rousseau et la ville d’aujourd’hui – à (ré)écouter

L’enregistrement audio de la table ronde organisée par la Maison Rousseau et Litérature sur « Rousseau et la ville d’aujourd’hui » le 28 juin 2021 est disponible en ligne. Avec Leïla el-Wakil, historienne de l’art et de l’architecture, Luca Pattaroni, sociologue de l’urbanisme, Martin Rueff, poète, critique littéraire et spécialiste de Rousseau, et Barbara Tirone, architecte, présidente de la Maison de l’Architecture de Genève. Modération: Zelda Chauvet.

Description

La ville – notamment la croissance et la densification des villes importantes – suscite des débats et des controverses qui posent de véritables défis politiques: certains perçoivent la ville comme un lieu d’échanges humains, d’art et de culture, de possibles; d’autres relèvent davantage qu’elle est un espace d’aliénation et d’isolement. Son développement nécessaire pour répondre aux enjeux de société contemporains voient également ébranler notre rapport au patrimoine.

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Halte

Lorsqu’on compose un numéro d’urgence comme le 117, on s’attend à voir surgir immédiatement les secours. Comment expliquer que lorsque qu’on parle d’«urgence climatique», rien ne se passe ou si peu. Des réunions d’experts, des conférences, des palabres, des injonctions, des conclusions … suivies de déclarations d’intention et si peu de résultats tangibles. Sans faire ici état des négationnistes. Faut-il imputer cette paralysie à une tétanie due à l’affolement ? Ou plutôt à une philosophie d’ « après moi de déluge » ! Sauf que le déluge, l’incendie, les tempêtes apocalyptiques, c’est pour « moi », pour « nous », pour « vous », maintenant.

Comment répondre à une urgence ? Par des mesures immédiates : un arrêt brusque, un stop, un changement radical de cap. Or, on n’a fait qu’éluder, depuis le Club de Rome, en se donnant du temps et en échelonnant les mesures à prendre, quand on les prend, comme si on avait l’éternité pour agir. On a euphémisé la crise avec un vocabulaire lénifiant. On parle de transition alors qu’il faut se retrousser les manches pour une révolution.

Dans ce contexte de crise, Genève proclame sa « mue » tout en continuant sur une lancée initiée par l’ancien conseiller d’Etat PLR Marc Muller, lequel, fort de son expérience politique et professionnelle, vient de publier un copieux « Droit de la construction » pour faciliter le travail déjà infiniment simple et encouragé, plus encore qu’à l’âge des Trente Glorieuses, des promoteurs immobiliers. On s’enferre dans ce qui n’est pas même une impasse, mais une fausse route, pavée de mauvaises intentions, pas durables du tout. Des paroles creuses bâties sur des hypothèses erronées. Construire pour des frontaliers qui renonceraient à la voiture en quittant maison et jardin de France voisine pour venir s’établir, plutôt s’entasser, dans l’inabordable Genève gentrifiée, et rejoindraient sur des pistes ad hoc les cohortes de trottinettes et vélos électriques. Une vue de l’esprit ! On eût pu plus facilement (faire) développer à travers le Grand Genève un système de transports en commun mobiles, autres que le Léman Express sur la ligne duquel chacun ne se trouve pas.

Cette politique de densification de la ville, déjà auparavant la plus dense de Suisse, encourage dans les faits l’afflux d’étrangers qui ne sont pas précisément des frontaliers, lesquels dans leur grande sagesse, continuent de préférer demeurer de l’autre côté de la frontière, mais de nouveaux résidents suffisamment aisés à la recherche de placements sûrs en Suisse et qui achètent sur plans l’objet de leur déconvenue à venir.

Depuis l’adoption du Plan Directeur Cantonal 2030 au pire moment, en juin 2013, alors que le GIEC avait déjà rendu maints rapports alarmants, la population assiste impuissante à l’emballement d’une machine infernale, un mouvement perpétuel de destructions et de reconstructions, prises en charge par des entreprises de travaux publics et leurs sous-traitants de sous-traitants. Dans les faits un spectacle du XXIe siècle, digne d’un Piranèse dans ce que ses Carceri avaient de pire, les bruits de chaînes remplacés par ceux des camions bringuebalants et leur cargaison de béton ! Quelles qu’aient pu être les oppositions en cascade, les procédures judiciaires en pagaille, les recours innombrables à tous les échelons de la justice et jusqu’au Tribunal Fédéral, quoi qu’il en ait coûté aux parties recourantes, inexorablement, au prétexte du logement, la scandaleuse mue obsolète a continué d’éventrer Genève, d’arracher ses arbres, de décimer sa faune et de désespérer ses habitants. 

De tous ses homologues helvétiques le département du territoire est celui qui a semé la plus grande discorde et le plus grand désordre aux profits des mêmes. Or on sait que le bâtiment produit 40% des gaz à effet de serre au niveau mondial.

C’est Halte maintenant, tout de suite !  

halte

L’effet Bilbao n’est plus d’actualité

Lorsque l’antenne européenne du musée Guggenheim est inaugurée en 1997, Bilbao est sous le feu des projecteurs. Cette ville dont le destin avait été scellé par le déclin de l’industrie lourde se cherchait une nouvelle dimension pour sortir du sévère marasme économique dans lequel elle était tombée. Sa candidature fut retenue pour construire là ce qui devint un stupéfiant paquebot de béton, de verre et de titane étincelant. L’éclat du voyant musée dessiné par Frank Gehry allait capter l’attention du monde entier et générer des flots ininterrompus de charters d’aficionados. Dans les années 1990 l' »effet Bilbao » allait au pire exciter la jalousie, au mieux susciter l’émulation.

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Votations 13 juin: sauver les Feuillantines

Le 13 juin prochain, les citoyen·ne·s de la Ville de Genève ont l’occasion de voter pour décider de la sauvegarde ou non du domaine des Feuillantines (Plan localisé de quartier (PLQ 30134) « Cité de la musique »).

En tant que membre du Comité référendaire au sein de SOS Patrimoine CEG, mais également en tant qu’architecte et historienne de l’architecture et du patrimoine, j’appelle à voter « Non » pour les raisons explicitées dans la vidéo ci-dessous.

Au nom du « patrimoine de demain » cette Cité de la Musique?

Selon une formule désormais consacrée (et usée à force de l’être), d’aucuns aspirent ici et là à construire le « patrimoine de demain ». Difficile de retracer l’origine de ce concept paradoxal qui a pu surgir à l’international dans le sillage de l’association Docomomo (International committee for documentation and conservation of buildings, sites and neighbourhoods of the modern movement). Que la création architecturale d’aujourd’hui puisse automatiquement et sans que cela soit soumis à discussion équivaloir au patrimoine de demain, voilà qui est hautement problématique!

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