Le groupement citoyen « Contre l’enlaidissement de Genève » a publié sur sa page Facebook (https://www.facebook.com/Contre-lenlaidissement-de-Gen%C3%A8ve-212029769204901/) une lettre-type qui permet à tout un chacun de réagir auprès de nos autorités à propos de la mise à jour du Plan directeur cantonal 2030 et par conséquent sur la Plan directeur cantonal 2030 lui-même, un plan outrancier et dévastateur. Que chacun-e d’entre vous qui partage ces idées reprenne cette lettre à son compte, telle quelle ou en l’améliorant, l’imprime, la signe et l’envoie par courrier A à M Antonio Hodgers, DALE, Case postale 3880, 14 rue de l’Hôtel de Ville, 1211 Genève 3, jusqu’au 15 février 2017 pour réagir à la première mise à jour du Plan Directeur Cantonal 2030!
Réponse au Rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur la mise en œuvre de la politique cantonale du logement dans le cadre de la réalisation du Plan directeur cantonal 2030 (RD 1108)
Observations sur la Plan Directeur cantonal 2030 (PDCn 2030) mis à l’enquête publique en décembre 2016
Le Plan Directeur cantonal 2030 a été adopté en 2013. Ses effets négatifs se font déjà sentir sur le développement de notre canton. La première mise à jour du Plan Directeur cantonal soumise à l’enquête publique en décembre 2016 appelle plusieurs remarques.
Les présupposés de croissance et de pénurie de logements sur lesquels est bâti le Plan Directeur cantonal 2030 sont discutables. Les solutions urbaines et architecturales proposées, telles que densification par surélévations, bourrages du tissu urbain et déclassements de zones, soumettent le territoire genevois à une pression insupportable et dommageable pour son patrimoine bâti et son environnement naturel.
Installée dans un site unique, au bord du plus grand lac d’Europe et au pied du plus haut sommet alpin, Genève a de tout temps bâti sa réputation sur sa beauté paysagère. Elle en a fait sa carte de visite touristique et sa renommée internationale. La Vieille Ville, entourée des quartiers fazystes de la fin du XIXe et début du XXe siècle, s’est progressivement développée vers la périphérie, puis à travers les cités-satellites dès les années 1960’, au-delà de quartiers cohérents de villas et de chalets. Or les dispositions du Plan directeur cantonal contreviennent en maintes circonstances au site exceptionnel dont bénéficie Genève. La promotion immobilière ne peut se faire au détriment des qualités paysagères et patrimoniales. Nos autorités sont comptables de ce territoire que la population a placé sous leur responsabilité.
Soutenu par les autorités, l’application du Plan Directeur cantonal (PDCn 2030) commence en effet à faire sentir un peu partout ses conséquences néfastes sur le territoire genevois. Ici ce sont des immeubles mal surélevés qui déparent des artères des années 1950’-1960’ et étouffent des quartiers qui étaient déjà denses; là ce sont de belles villas et leurs jardins qui sont détruits ou dénaturés par l’impact hasardeux de nouvelles constructions, autorisées au gré des terrains qui se libèrent. A cause de l’absence de concertation, de vue d’ensemble et de règles, toutes ces interventions, qui relèvent davantage du Monopoly que de l’urbanisme, portent irrémédiablement atteinte à la beauté des sites et à l’harmonie urbaine qui jusque-là caractérisaient Genève.
Nous estimons en effet que les solutions de déclassement proposées vont à l’encontre de tout ce qui est actuellement préconisé en termes de développement durable et de sauvegarde d’un patrimoine cher aux Genevois. Des poches de villas en ville favorisent la qualité de vie des quartiers en ménageant des éco-systèmes, des dégagements et des vues, des espaces vides qui sont des respirations urbaines. Vouloir à tout prix rentabiliser toutes les parcelles, c’est à terme asphyxier la Ville et le Canton de Genève et attenter à la qualité de vie de tous les habitants.
Avant que de continuer à polluer notre ville et notre petit territoire de nouvelles constructions, dans un double souci de développement durable et de protection du patrimoine, nous enjoignons par conséquent nos élus à :
1) Au vu des premiers résultats du Plan Directeur Cantonal 2030, respecter un moratoire d’une année, qui permette de dresser un bilan des projets entrepris, de stopper le processus d’emballement de la machine et de remettre en question le bien-fondé des préalables à une telle densification.
2) Tirer les conclusions patrimoniales du recensement architectural du Canton (RAC), travail en cours actuellement, pour les communes déjà inventoriées et en tenir compte dans les dispositifs de développement du Canton.
3) Réévaluer la soi-disant pénurie de logements sur le canton alors que Genève regorge de planchers libres, notamment en surfaces commerciales, mais aussi en appartements et en villas, dont il s’agirait de dresser l’inventaire. Pour rappel, la population s’était prononcée favorablement en juin 2015 à la transformation de bureaux en logements, solution qui peut produire vite un très grand nombre de logements sans sacrifier davantage de terrain.