Que vaut une villa en considération de vingt étages de planchers?

La villa Aghion des Perret à Alexandrie tombe sous les bulldozers. On s’agite sur Facebook, photos de la démolition à l’appui. Les défenseurs de ce patrimoine moderne, exporté sur les rives sud de la Méditerranée, beaucoup d’architectes que l’on ampute d’un bras, pleurent et diffusent la nouvelle. Mais que vaut une villa, quelle qu’elle soit et où qu’elle soit, en considération de vingt étages de planchers? Toute la culture du monde, tout le patrimoine, semblent ne peser pour rien en des temps mercantiles où tout a un prix et où tout se monnaie.

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Ces images vont, à n’en point douter, soulever ici aussi l’émotion des spécialistes d’architecture. C’est en effet un témoin de l’architecture célébrée des Perret, classé au patrimoine mondial grâce à la construction du Havre et au zèle de Jo Abram, collègue infiniment cultivé et talentueux. Perret classé ici, détruit là. Mais pour une villa de Perret détruite en Egypte, combien de villas infiniment admirables, même si produites par de plus modestes signataires, détruites, avec leur jardin généreusement arborisé, des poumons de verdure dans des villes suffocant sous la densification, au sujet desquelles on ne s’est que trop peu ému.

Ici ou là, en Afrique ou en Europe, que vaut une villa en considération de vingt étages de planchers?

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