Tristes sols

GeneveMalbuisson1gr.jpgQuelques pensées surgies en arpentant les Rues Basses, tête en bas, ce qui arrive parfois! La foule se presse et je suis perdue dans mes pensées, les yeux rivés sur le sol. Tristes sols de Genève au diapason avec de tristes mobiliers urbains et de tristes signalétiques, surtout disparates … Le passage Malbuisson, un passage de grande ancienneté, maintes fois remanié, le long duquel les commerces n’en finissent pas de se remplacer les uns les autres, un passage jamais fini, dont l’horloge de l’Escalade constitue une attraction certaine, comme le relate la notice du site de Genève-Tourisme:

« Nous vous invitons à assister gratuitement au fameux spectacle donné chaque jour et à chaque heure tapante par l’horloge du passage Malbuisson qu’accompagne, pendant que son carillon de 16 cloches égrène sa mélodie, un long cortège de 13 chars et de 42 personnages de bronze », réalisé par Edouard Wirth, horloger, sur le thème de l’Escalade et coulé par le fondeur d’art, Jean-Marie Pastori.

Ca c’est pour qui regarde vers le haut, mais pour celui qui déambule tête en bas, un carrelage de cuisine avec des carreaux de terres cuites rouges, un carrelage sans charme, pauvre et lacunaire, mais dessiné par Maurice Braillard. A ce titre vénéré, bien que modeste, abîmé et en total décalage avec la gentrification complète du lieu. Un lieu qui pourrait appeler le tapis de marbre ou de granit tant qu’à faire!

A deux pas de là, le tronçon de la rue de la Confédération dessiné par Janos Farago dans les années 80′, une projection au sol du plan Billon et du parcellaire médiéval de la rue, concept de luxe à tout jamais incompris du grand public, du temps où la Ville de Genève avait de l’argent. Ce tronçon de concept, amplement rehaussé de plusieurs générations de chewings gum incrustés, s’arrête brutalement à la place Longemalle. Nous ne qualifierons pas la rue du Vieux Collège qui n’a encore profité d’aucun projet de rénovation de la chaussée que ce soit.

La question ici et ailleurs: pourquoi tant de disparate et de négligence dans les revêtements de sols alors que certaines villes s’emploient par là à qualifier des lieux et à leur procurer une identité commune? Une incohérence qui reflète les tiraillements à hue et à dia et les projets de courte vue dont Genève est championne toutes catégories, Genève où le projet du successeur chasse immanquablement le projet du prédecesseur.

 

 

 

 


 

 

 

2 réflexions sur « Tristes sols »

  1. Que faire? Peut-on réparer l’irréparable et redonner à nos rues un peu de lustre? Trop peu de gens vraisemblablement marche¨nt le nez pointé sur les carrons. Il n’y a pas que les chewing-gums dont les couches se superposent dans les Rues Basses, il y a les autorités, les TPG, les SIG et les particuliers qui se chamaillent chaque centimètres carrés du cœur de la ville. Et que dire de la rue du Rhône et de la place Neuve et de Rive! Quel surfaçage nous promet le tram Cornavin-Bernex en l’Île et à Coutance?
    Au plaisir de vous lire.
    PS: A propos de votre note sur Michot et de l’Association culturelle égypto-suisse, dites-nous en plus.

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  2. Rue du Vieux-Collège: ce serait magnifique de replanter le petit pommier du Japon qui se trouvait à l’angle de la rue d’Italie et du Vieux Collège, une mini-parcelle sur laquelle rien n’avait été érigé, ce qui a permis à notre archéologue cantonal de retrouver l’angle du Couvent des cordeliers de Rive. Quand j’avais 9 ans, je me faufilais avec mes camarades de classe (de l’Ecole Ferdinand-Hodler) sous ce pommier et nous en mangions le fruit. Toutes les mêmes ces descendantes d’Eve.

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