Andrea di Pietro della Gondola débute sa carrière comme tailleur de pierre. Remarqué par le riche Vicentin Gian GiorgioTrissino, qui devient son premier mécène, il reçoit son nom d’artiste, Palladio, le fils de Pallas. Enfant de la déesse de l’intelligence et des arts, Palladio ne déméritera pas. Créateur de villas, de palais et d’églises d’une inventivité sans limites, imité au point d’avoir donné son nom à un style, le palladianisme, auteur d’un traité I Quattro Libri dell’architectura dont les répercussions seront considérables, Palladio est une figure de tout premier plan dans l’histoire de l’architecture. L’exposition qui se tient présentement au Palazzo Baraban da Porto de Vicenza célèbre avec éclat le 500e anniversaire de la naissance de l’architecte.
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L’exposition prend place dans le remarquable Palazzo Barbaran da Porto, une réalisation qui doit beaucoup à Palladio, même si son histoire ne s’est pas arrêtée au XVIe siècle. La façade sur rue, dont un dessin de l’exposition montre comment Palladio a cherché sa forme et hésité sur l’ordre simple ou colossal, affiche ses colonnes engagées sur deux registres séparés par un vigoureux entablement qui répond à l’entablement faîtier et dénote une belle plasticité. La visite de l’exposition, de l’espace d’accueil aux salles du piano nobile, se double de la visite du palais dont la substance artistique se superpose aux oeuvres exposées et ajoute, en la brouillant parfois un peu, à la connaissance de Palladio. Le regard porté sur les exceptionnels dessins s’échappe involontairement parfois vers les soffites peints et stuqués, des plafonds vénitiens d’une grande richesse.
Mais le plus extraordinaire est sans doute la réunion en un seul lieu de dessins légendaires, mille fois publiés, mais dont la reproduction ne donne qu’une pâle idée des originaux, originaux qu’il faut du reste, depuis le zèle de Lord Burlington, aller contempler en Grande-Bretagne. Parmi les incontournables, ce relevé des Thermes de Dioclétien, si minutieux, si riche d’enseignement pour les hommes de la Renaissance, un plan coté, dessiné à la plume et encre de bistre, dans lequel se lit tout le génie et toute l’humilité du jeune architecte se frottant à l’antiquité romaine. Le retour aux sources immémoriales pour se forger une culture à partir de laquelle inventer un monde nouveau. Les projets de Palladio s’affranchiront rapidement du modèle et l’exposition donne à voir les principales réalisations de maturité, celles tardives de la déréglementation maniériste, et le théâtre olympique posthume.