La Renaissance italienne à quarante kilomètres de Genève

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http://www.lecridulac.com/video145-aux-portes-de-la-savoie-occulte
 

DSCN0135(2).JPGClermont en Genevois (Haute-Savoie), à quarante kilomètres de Genève, vit à l’ombre de son magnifique château de la Renaissance. Construit par l’évêque Gallois de Regard de retour d’Italie pour y vivre paisiblement sa retraite, cette magnifique bâtisse érigée dans les années 1570 domine le site. Elle fait ensemble avec une belle église néo-classique qui date du début du XIXe siècle et dont le clocher est surmonté d’une calotte étincelante. Au pied de la colline quelques mas villageois de grande ancienneté dont on trouve la trace sur d’anciens cadastres. Un paysage vallonné et montueux d’une grande aménité s’ouvre vers le val des Usses et le lac du Bourget ; le Mont des Princes, qui appartient au Jura, ferme le paysage vers l’Occident. La campagne est opulente et hospitalière, les points de vue sublimes et changeants. Des promenades, du cheptel, des pâturages, des potagers bien tenus, car en Savoie « on fait son jardin ».

 

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Articulé « à l’italienne » autour d’une cour intérieur le château de Clermont consiste en un corps de logis ; le reste n’est qu’esbrouffe, une magnifique esbrouffe faite de promenoirs et de galeries avec leurs colonnades. Sa porte d’apparat à bossages semble tirée d’un traité de Serlio et constitue la pièce maîtresse de la façade qui donne sur l’esplanade. Monument classé du patrimoine hexagonal, ses destinées dépendent du Conseil Général. Récemment le monument a pourtant fait l’objet de travaux destinés à le transformer en un parfait objet touristique. La pierre de taille a été rendue apparente partout, même là où elle n’est pas véritablement appareillée et où l’usage et la prudence voulaient qu’on la protège d’un enduit. Le sol irrégulier du banc de molasse qui constituait la cour a été nivelé pour pouvoir y installer estrade et gradins nécessités par les spectacles en plein air. Les appartements de Gallois ont été meublés et décorés de manière à pouvoir faciliter le commentaire des guides touristiques : des frises copiées de peintures ferraraises ont été même ajoutées pour enjoliver une salle. De discutables pratiques pour un si exceptionnel patrimoine régional, national et supranational. Clermont est en effet le plus insigne château renaissant des environs de Genève !

 

La législation française voudrait qu’un périmètre de 500 m autour de tout monument classé bénéficie de protection, ce qui en clair, à Clermont, représente la protection de l’entier du vieux village, le véritable écrin du joyau qu’est le château. Mais de cette bonne règle qui se soucie vraiment? Les rénovations des vieilles maisons villageoises illustrent la légèreté de l’application de cette mesure. On gonfle des toitures de gros chiens assis et de lucarnes surdimensionnées ; on ajoute des balcons et autres terrasses sans caractère indigène ; on bricole des lambrissages façon chalet alpestre sur les façades rurales … Et d’anachronismes et atypismes, de Kenitex en plots de ciment, de Bricorama et Bricoloisirs, Clermont perd sa substance et son caractère. D’anciens maçons, habités par la culture et la construction des lieux, le déplorent.

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Les villages de Haute Savoie forment le magnifique arrière-pays de Genève et le Genevois peut s’enorgueillir de sites et de localités remarq
uables, où il fait bon vivre. Elle peut aussi s’enorgueillir d’un patrimoine d’exception qu’il faudrait savoir
protéger des spéculations hâtives et irréfléchies. Puisse la conscience des édiles aider à maintenir l’authenticité et la beauté de ces lieux, de ce paysage culturel empli de douceur et de tradition séculaire, pour en conserver les traits patiemment dessinés.

 

5 réflexions sur « La Renaissance italienne à quarante kilomètres de Genève »

  1. Peut-être qu’il pourrait y avoir une fondation, à Genève, pour aider les monuments de l’ancien comté de Genève. Il faut noter qu’à Annecy, l’évêque de Bagnorea, Mgr Gallois de Regard, a fait bâtir l’hôtel Bagnoréa, où a habité François de Sales, mais aussi Antoine Favre, le père de Vaugelas. C’est dans la vieille ville. (Je l’ai présenté dans un reportage qu’on peut voir sur Internet – intitulé « Aux Portes de la Savoie occulte ».) Cette influence de la Renaissance italienne, soit dit en passant, est typique de la Savoie de la Contre-Réforme, et à mon avis, est assez différente de la tradition proprement genevoise. Mais c’est vrai que le château est à voir.

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  2. Je pense que l’epoque de la Renaissance a laisse une grande patrimoine culturelle a tout le monde. Je pense que les habitants de Geneve ont eu la chance d’avoir ce chateau et cette nature pres de leur ville. Voila je connais deja mes futurs trajets.

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  3. hmm interessant que ce chateau de la Renessance fait a Geneve…Mais maintenant j’aime Geneve meme plus..Si l’on y trouve des cheuf-euvres de cette epoque c’est la ou je dois partir vivre.

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  4. En regardant ces images ca devient evident que les Genevois peuvent s’enorgueillir de sites et de localités remarquables des villages de Haute Savoie et de leurs magnifiques châteaus de la Renaissance. La campagne genevoise est opulente et hospitalière, les points de vue sublimes et changeants. Un pays des merveilles.

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