Le feu à l’ancienne Ecole de Chimie

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Triste jour pour les usagers de l’ancienne Ecole de Chimie! Le bâtiment sinistré par un incendie survenu dans la nuit du 29 au 30 juin. La toiture de l’aile arrière calcinée, la bibliothèque d’italien ruinée, les bibliothèques d’espagnol et d’histoire de l’art mouillées ainsi que l’importante diathèque. Ce matin les usagers se voyaient interdit l’accès à leur lieu de travail; d’aucuns pensaient avoir perdu des mois de travail.

Du parc immobilier universitaire genevois, l’ancienne Ecole de Chimie, même mal entretenue, était sans doute un fleuron. Cet imposant palais de l’éducation à la Gottfried Semper, sur lequel j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer dans les pages de ce blog, avait fait l’objet d’une restauration de son enveloppe. Les bossages de roches et les murs de molasse verte de Berne, surmontés de la cheminée de brique rouge jaillissant de la toiture en ardoise, marquaient le boulevard des Philosophes de sa silhouette reconnaissable.

A l’intérieur des locaux moins somptueusement traités -j’emploie là un euphémisme! Les usagers s’accomodaient des lieux en attendant une restauration qui tardait à venir. L’état de salubrité laissait à désirer dans des courettes d’un autre temps et des sanitaires tout aussi désuets; des remontées d’égoûts et des émanations olfactives indicibles chatouillaient les narines des occupants, qui pouvaient compter les lézardes dans l’enduit des murs porteurs maintes fois retaillés.

Fallait-il attendre ce sinistre pour agir? Le monument est désormais véritablement ruiné et nul ne sait ce qui pourra être sauvé de son amphithéâtre centenaire, de son escalier monumental peint de faux marbres, des terrazzi qui ornaient le sol de ses couloirs. La tristesse se lisait se matin sur les visages de tous les usagers présents, privés désormais de leur lieu et de leur instrument de travail.  

11 réflexions sur « Le feu à l’ancienne Ecole de Chimie »

  1. Bonsoir !
    Savez-vous si la bibliothèque d’Allemand a aussi subi des dommages, ou si elle a été épargnée?
    En tant que germaniste, je m’inquiète…
    L. V.

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  2. La bibliothèque d’allemand se trouve dans la partie la plus touchée du bâtiment et a été gravement atteinte. Je n’ai pas encore pu pénétrer sur les lieux personnellement, mais Madame Tilliette, bibliothécaire en chef, ou Monsieur Coet, administrateur, pourront certainement vous en dire plus.

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  3. Franchement, fallait plutôt déménager cette uni et y insérer un musée ou je ne sait quoi.
    C’est dommage, je le reconnait, mais la dévotion première de ce bâtiment était déjà terminé depuis plusieurs années et, la chimie d’aujourd’hui demande des labo hi-tech pour pouvoir y apprendre qqch et les uni il y en a des nouvelles ou il est beaucoup plus plaisant d’étudier.
    Vu que rien avance, pourquoi ne pas changer la dévotion des bâtiments tel que celui-ci afin qu’ils soient ouvert à un plus grand nombre de gens et non seulement réservé à qqes nostalgiques des vieux livres.
    Comme beaucoup de monde, j’aurais aimé mieux connaitre ce bâtiment qui se trouve à 2 pas de chez moi, mais pour y faire quoi; je ne vois vraiment pas ce que j’aurais pu y faire vu que je suis comptable! Dommage.

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  4. Si Mugny avait su que cela allait cramer, il y aurait installé le Musée d’Instruments Anciens car cette formidable collection roupille Dieu sait où ! Cela lui aurait rendu un sacré service pour se débarrasser de cette encombrante collection.

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  5. Qu’en est-il de la collection d’imprimés de Poésie italienne du XVIe siècle contenue dans une armoire anti-incendie qui se trouvait, quand j’y étudiais encore, dans la bibliothèque d’italien?

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  6. Yann, je veux juste vous faire remarquer, mais l’ancienne école de chimie (d’où les étudiants en chimie sont déjà partis depuis belle lurette…) n’était pas seulement un lieu réservé aux nostalgiques des vieux livres. Le bâtiment servait de lieu de cours aux étudiants de plusieurs départements (histoire de l’art, musicologie, anglais, allemand, espagnol, si je ne me trompe pas). Et les bibliothèques liées à ces départements s’y trouvaient logiquement.
    Ce bâtiment n’était pas donc seulement un lieu pour les nostalgiques des vieux livres, mais un lieu vivant d’étude au même titre que les Bastions, Unimail et les autres bâtiments de l’Université… Les livres sont nos outils de travail…

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  7. Il est vraiment intéressant celui la de billet. J’ai vraiment apprécié la « seconde » partie. C’est le moment d’aller consulter les précédents avec l’espoir qu’ils sont aussi bons! 😀

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