L’ancienne école de Chimie, rebaptisée Bâtiment des Philosophes, du nom du boulevard qu’elle borde et depuis que les littéraires de l’Université de Genève s’y sont installés, conserve encore son grand amphithéâtre d’origine. Cette importante pièce de la maison est toujours en usage pour les cours magistraux. Récemment elle a abrité la leçon d’adieu du professeur Mauro Natale, pleine à craquer pour la circonstance de tout ce que Genève compte d’historiens de l’art et de gens de musées de place, désireux de rendre hommage à la tradition savante du connoisseurship, devenue genevoise depuis le professorat de Marcel Roethlisberger et poursuivie par notre jeune et brillant collègue, Frédéric Elsig.
Usé par plus d’un siècle de services ininterrompus, l’amphi de bois sombre craque de toutes ses jointures et trahit tant le retardataire qui essaie de s’installer en catimini que l’auditeur pressé de s’esquiver avant l’heure. L’entretien de la salle, comme l’entretien du bâtiment tout entier, laisse à désirer, même si l’on vient d’équiper le lieu des moyens de projection modernes (beamer, DVD, etc.), en principe au service des enseignants, à moins que ce ne soit le contraire! La technologie des éclairages et de l’obscurcissement de la salle, commandée par un tableau de bord digne d’un paquebot d’après-guerre, aux multiples et énigmatiques boutons et manettes, ne révèle au commandant ses secrets qu’après un long et patient apprentissage.
Le grand amphithéâtre est accessible depuis l’imposant palier supérieur de l’escalier d’honneur du bâtiment, garni de colonnes et de balustrades et décoré de faux marbres. Une porte monumentale s’ouvre sur deux petits escaliers latéraux jumeaux, qui dissimulent la vue de la salle et qu’il faut d’abord gravir, avant de parvenir aux gradins qui s’échelonnent rapidement et desservent les longs bancs à placet mobile qui hébergent, plus ou moins comfortablement, les postérieurs des ouailles. Le professeur est debout dans la fosse derrière un pupitre apocryphe muni d’un micro moderne.
Malgré ses imperfections actuelles, liées à son grand âge, le grand amphi alias Phil I est une salle dont il faut assurer la sauvegarde. Il s’agit en effet du plus ancien amphithéâtre universitaire genevois encore conservé dans un état qui est pratiquement celui d’origine, ce qui lui confère indiscutablement une valeur historique au sens riegelien du terme. L’auguste lieu a de plus conservé son usage, et, moyennant une restauration intelligente et sensible, nul doute qu’il puisse continuer d’offrir de bons et loyaux services aux générations à venir … et même de rivaliser par son cachet remis en valeur avec les amphis de dernière génération d’UniDufour et d’UniMail.
Merci pour cette representation. Je ne l’ai jamais pas vu mais votre description me permet d’ imaginer cet ancien edifice avec le plus ancien amphitheatre. Oui, je suis d’accord avec vous que malgre ses imperfections actuelles, il a un valeur historique pour les professeurs et pour les etudiants.
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Merci pour votre article. C’est une bonne description. Ce qui reste le plus important pour notre epoque c’est l’existence de ces constructions qui peuvent conserver l’histoire de notre pays. Je crois que les etudiants qui font leurs etudes dans cet edifices ont eu la chance.
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J’apprecie toujours vos article, ils sont ecrits d’une maniere interessante et j’ai toujours l’envie de les lire et j’attends avec impatience des autres.
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Vous avez inventé très intéressant article. J’espère beaucoup que vous continuez à écrire pour ce sujet, j’attendrai de nouveaux messages.
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Malgré ses imperfections actuelles, liées à son grand âge, je suis assurée que le grand Phil va réussir à recevoir toute l’aide dont il sera besoin. Tandis qu’il existe de tels gens engagés je suis totalement tranquille pour le sort de ce batîment, car il y a du pied.
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oui, je suis completement d’accprd avec la majorite de vos visiteurs, une note est tres touchante! elle touche nos sentiments du patriotism et de la gloire! je suis un Genevois!!!
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Une incarnation de l’histoire et de la dignité nationale tout simplement ne peut pas être rejetée. Il y a tant d ‘émotions, tant d’histoires liées à sa seule présence qu’il sera un vrai act d’injustice même un délit de s ‘en débarasser. Je lui souhaite du stoïcisme et de la solidité.
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J’ai entendu dire que les amphithéâtres etaient lieu des exécutions de condamnés à mort, souvent vers midi. Des chrétiens etaient exécutés, souvent suivant des rituels. On reconstituait par exemple le mythe d’Icare : on collait avec de la cire de fausses ailes sur les condamnés et on les lâchait dans le vide ; ou encore les condamnés étaient livrés aux fauves. Avait-il quelque chose de pareil dans cette amphitheatre?
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je suis une fan ded votre site c’est superbe! 😀
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et bien moi je suiscfan de tes articles quoi qu’onpuisse en dire ! ol
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Je cherche des documents sur des monuments de Genève et je ne trouve rien…
Je fais ce travail pour un exposé à rendre fin mai…
Merci de m’aidée si vous en avez la possibilité !!!
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Une très jolie façon d’écrire que tu as ici.
Si tu veux débattre du sujet, n’hésite pas et contacte moi par e-mail !
Je souhaite que la suite t’amène beaucoup de réussite et bonheur.
Cordialement, Martine.
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