« Hassan Fathy Et La Nubie : Les Leçons D’une Civilisation Intouchée »

Nouvelle publication dans Algerian Scientific Journal Platform (ASJP Revue d’architecture

el-Wakil, Leïla. 2024. « Hassan Fathy Et La Nubie : Les Leçons D’une Civilisation Intouchée ». Revue d’Architecture 3 (1): 1-22.
Accès à l’article entier (open access) : https://asjp.cerist.dz/en/article/26097

Résumé: La technologie de la terre crue égyptienne, retrouvée et ressuscitée par Hassan Fathy à la fin des années 1930, doit beaucoup au savoir-faire des maîtres-maçons de Gharb Assouan, comme il l’expliquera lui-même dans Construire avec le peuple, Histoire d’un village d’Egypte. Gourna (1971). Le présent article aborde l’épisode peu connu de l’expédition nubienne de 1962 organisée par le ministre de la Culture, Tharwat Okasha, une mission de documentation des villages nubiens entre Assouan et Adindan, aux portes du Soudan, villages appelés à être engloutis par le lac d’accumulation du Haut Barrage. Tous les artistes égyptiens conviés à cette expédition à bord du bateau al Dakka seront frappés par la singulière beauté de ce territoire reculé et en tireront inspiration pour leurs créations. Fathy, aidé de quelques jeunes architectes, se verra confier l’étude des maisons nubiennes. Il réussira à documenter graphiquement une quinzaine de maisons en en faisant dresser les relevés dans des conditions difficiles.

Vernaculaire et tradition pour inspirer l’architecture durable de demain

Pr. Dr. Leïla el-Wakil, Université de Genève (version auteure de l’article publié dans Le Courrier de l’Unesco, janvier-mars 2024, sous le titre « Le retour en grâce du vernaculaire »

A l’heure où chacun peut désormais constater les effets du changement climatique sous toutes les latitudes, la question de l’impact carbone du secteur du bâtiment et des infrastructures est devenue cruciale. Et si, confiants dans nos moyens high-tech, nous avions été des apprentis sorciers dans notre manière d’aménager la Terre ? Et si, pareils aux constructeurs arrogants de l’Ancien Testament, nous avions défié Dieu en édifiant des tours de Babel qui aujourd’hui renversent l’humanité ? Les risques actuels sont liés à la subsidence (Djakarta et quelques autres mégapoles s’enfoncent sous le poids de leurs gratte-ciel), à l’imperméabilisation des sols, aux ilots de chaleur urbains, à la surexploitation du sable des littoraux pour fabriquer le béton, cette « arme de construction massive du capitalisme » selon Anselm Jappe. Quel regard porter dès lors sur les hauts faits architecturaux du XXe siècle et comment réorienter l’architecture pour répondre à la question cruciale de la durabilité et de l’impact CO2 qu’il s’agit de maîtriser ?

Alternative : la grotte ou la hutte ?

Obligés de trouver des moyens primordiaux, à l’instar des animaux, pour s’abriter sous toutes les latitudes et climats, les êtres humains ont déployé une créativité quasi instinctive pour se protéger. La théorie architecturale occidentale, de Vitruve à Joseph Rykwert, reconnaît essentiellement deux réponses adéquates à ce besoin essentiel, possibles origines de toute architecture savante : la grotte d’une part et la « hutte primitive » d’autre part.

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Recension: Nadya Rouizem Labied, Réinventer la terre crue. Expérimentations au Maroc depuis 1960

Livre publié aux Editions Recherches, 2022, 189 p. ISBN 978-2-86222-098-7
Recension pour ABE Journal, https://journals.openedition.org/abe/14350

L’ouvrage de Nadya Rouizem Labied résulte d’une thèse soutenue en 2020 dans

le cadre de l’Ecole doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement en cotutelle entre Paris 1 et l’Ecole nationale d’architecture de Rabat. Il retrace une soixantaine d’années de production architecturale de terre crue au Maroc, de 1962 à 2022, en mettant en exergue les expérimentations des années 1960. Etayé par une importante bibliographie, il s’appuie sur un solide corpus d’archives dispersées, répertoriées au Maroc, en France et en Belgique, ainsi que sur des entretiens avec les nombreux acteurs de la scène architecturale marocaine. Quelques considérations générales relatives à l’appréciation de la terre crue, un matériau généralement jugé rétrograde, dès les années 1940 d’un côté comme de l’autre de la Méditerranée introduisent l’analyse des études de cas.

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Publication: César Auguste Pompée, L’hôtel de ville de St-Julien

« Le 8è livret [de l’association Mémoire et Patrimoine] vient de paraître et s’intitule : « CESAR AUGUSTE POMPEE, L’HOTEL DE VILLE DE ST-JULIEN ». Dans cette publication, le professeur Leïla el Wakil présente une importante recherche sur l’évolution de la forme et des fonctions des mairies, « nouvelles basiliques du peuple ». Elle retrace le parcours de César Auguste Pompée et de sa famile d’architectes a qui l’on doit d’importants édifices publics entre Jura et Savoie dans la deuxième partie du XIXe siècle, dont la Sous- préfecture et l’Hôtel de ville de St-Julien. Jean-Luc Daval évoque quant à lui, l’évolution de ce bourg entre 1815 et 1870 en soulignant les nouvelles pratiques politiques et architecturales de la Savoie. » (Signé Genève)

Le patrimoine historiciste en danger : hier et aujourd’hui

Le premier numéro en ligne de la revue Historismus vient de sortir. Il est accessible en ligne ici.

Vous y trouverez, entre autres contributions, mon article « Le patrimoine historiciste en danger : hier et aujourd’hui. »

Ce numéro est édité par Francine Giese, Sarah Keller, Axel Langer, et Ariane Varela Braga.

Lac de Thun, lors de la dernière rencontre du réseau Historismus